Quand on a l’envie de construire avec une personne, de construire une relation amoureuse, il est important et même essentiel de ne pas rentrer dans une démarche de “plaire à tous les prix”.
En reconquête, c’est-à-dire conquérir une personne avec qui on a déjà été en relation mais que celle-ci est sur le point de se terminer ou a déjà pris fin, se déclenche souvent une peur qui pousse à mettre malheureusement ce genre de comportement en place.
Cette peur, c’est la peur de perdre définitivement l’autre.
Pourtant, quand une relation a pris fin, l’autre est déjà “perdu”. Mais en s’accrochant au fait que la relation existait il y a encore peu, le risque est d’entrer et de persévérer dans cette idée qu’on peut le perdre plus qu’actuellement.
Mais c’est ce qui entraîne, dans de très nombreux cas, cette volonté de forcer les choses, d’insister mais en s’investissant sur des comportements nuisibles et même destructeur pour établir une relation saine et équilibrée.
La peur de perdre les liens passés procure le sentiment de l’urgence, d’agir vite et à tous les prix. Ce n’est pourtant pas de cette manière que l’on évolue dans une relation saine, et que l’on permet la réciprocité des 2 personnes à évoluer vers une relation amoureuse.
Réciprocité qui est pourtant essentielle.
Quelles sont les limites à poser pour évoluer le plus sainement possible dans une reconquête ?
Il est donc non négligeable, voire indispensable, de redéfinir des limites saines face à ce désir de reconquête.
Des limites qui démarrent dans une conscience envers soi-même de ce qui est bon pour soi et de ce qui ne l’est pas.
Parce que nous sommes et nous serons toujours responsable de notre bien-être, et il est évident que dans des situation qui nous perturbent émotionnellement, il est particulièrement recommandé de garder toute son attention sur son bien-être personnel.
Les limites à mettre en conscience et à poser lors d’un souhait de reconquête permettent de garder un investissement envers ce bien-être, et de ne permettre à une relation de se bâtir QUE sur une base de bien-être et surtout pas de désespoir et de démarche de quémander à l’autre de prendre la responsabilité de notre bonheur, ce qui est similaire à la dépendance affective.
Vous n’êtes pas un sauveur
La première limite à prendre en conscience, c’est que vous n’êtes pas un sauveur (attention à la dépendance affective qui aime cette position, tout comme la position de victime).
L’autre peut peut-être pleurer, dire qu’il a besoin de vous, que vous lui manquez, etc. Et vous espérez maintenir le lien grâce à cela.
La question à se poser est :
Est-ce que vous avez envie que l’autre ait besoin de vous ou qu’il ait envie d’être avec vous ?
Parce que si une personne ne maintient un lien avec vous que par besoin de ce que vous lui apportez, il ne peut en même temps vous reconnaître comme une personne qu’il faut considérer pour ce qu’elle est, pour son individualité, pour son entièreté.
Dans ce contexte, vous participez à être utilisé pour le confort de l’autre, mais il n’y a aucune correspondance avec le sentiment d’amour, ni avec quelconque sentiment sain et réciproque d’ailleurs.
Attention donc à ne pas se perdre dans l’idée de convenir à l’autre en répondant à ses besoins, au détriment de votre respect et appréciation de vous-même.
Des limites redéfinies n’ont jamais brisé une relation, par contre, l’oublie de soi et du respect de soi, si.
Agir dans cette situation :
Dans cette position, ce contexte, il est nécessaire de privilégier l’empathie mais également la redéfinition de la frontière entre besoin et envie.
Lorsque l’on prend cette position de sauveur et que l’on espère être aimé pour le besoin que l’on a de nous, il est temps de s’investir à désamorcer la répétition qui se joue entre vous et votre ex, afin de mettre un terme au plus vite à cette “utilisation” de vous, qui est en fait une relation toxique.
Pour ce faire, toutes les tentatives de faire différemment que ce que vous avez fait jusque là seront bonnes à prendre et à mettre en place.
Par exemple : Là où vous auriez accouru auparavant dès que votre ex faisait appel à vous par besoin, mais qu’évidemment il n’y a pas d’évolution dans votre relation, répondez que vous n’êtes pas disponible cette fois. Ou encore que vous ne voulez pas être présent dans la vie de l’autre uniquement quand cette personne en a besoin, donc que vous lui faites confiance pour gérer sa situation et que vous serez ravie d’en discuter ultérieurement, quand cette personne aura pu évoluer sur celle-ci.
Bien sûr, ce sont des exemples qui vous indiquent comment mettre un terme au “oui-oui”. “Oui, j’arrive”, “Oui bien sûr”, “Oui je suis là dès que tu en as besoin malgré que la situation actuelle n’est pas celle que je veux entretenir”.
Le but est de reprendre une position plus juste envers vous et plus équilibrée dans cette relation : “Oui je suis là pour évoluer avec toi sur ce qui est compatible à mes besoins et envies, mais non je n’accepterai pas de donner uniquement la partie qui t’intéresse”.
Vous n’êtes pas là pour être puni
Lorsque la relation a pris fin et que votre désir actuel est la reconquête, il est possible que vous acceptiez, tolériez ce que vous n’auriez pas accepté durant une relation.
L’envie de plaire à tout prix peut pousser peut rapidement vous faire négliger ce respect de vous-même, mais surtout vous faire oublier les bases sur lesquelles vous voulez construire une relation : l’écoute, le respect, la considération, ou encore d’autres valeurs que je vous invite à vous remémorer et même noter.
Ces valeurs qui sont pourtant essentielles pour vous pour vous épanouir dans une relation, il est possible que vous tolériez de ne pas les voir exister à l’heure actuelle, en participant à ce qu’elles n’existent pas.
Exemple :” Pourquoi tu n’as pas changé avant ?”, “Tu n’avais qu’à réagir avant.”, ou toutes autres réflexions où on ressasse ce qui ne peut pas être changé car cela appartient au passé.
Porter votre attention ici :
Quand vous acceptez d’être accusé à répétition, que vous acceptez la culpabilité que l’autre veut vous faire porter, encore et encore, vous participez à maintenir cette situation.
En effet, ce qu’on accepte et tolère se maintient, ce que l’on néglige soi-même ne peut grandir.
En bref : ce que vous tolérez, vous le laissez persister. Et les bases essentielles que vous désirez dans une relation et que vous acceptez qu’elle n’existent pas aujourd’hui, vous participez à les priver d’exister et de grandir dans votre relation à l’autre.
Oui, c’est de votre devoir d’entendre la frustration et la colère de l’autre, mais de reposer une limite. Car vous n’êtes pas responsable de ce que ressens l’autre. Et acceptez d’être le bourreau aujourd’hui pour ce que l’autre a ressenti hier ne vous amène pas à l’apaisement et l’évolution dans votre relation.
Comment agir dans ce genre de situation ?
Acceptez et offrez-vous la conscience que vous n’avez pas à être puni pour ce que vous avez fait dans le passé, ou qui vous avez été dans le passé. Particulièrement si vous avez fait évolué cela dans le présent.
Vous êtes la personne que vous êtes aujourd’hui, et c’est à vous de l’affirmer et de ne pas accepter d’être ramené à votre “vous” d’hier constamment. Vous n’avez pas de pouvoir sur le passé. Tout votre pouvoir est ici, maintenant, et si vous avez saisi et utilisé ce pouvoir pour évoluer vers ce qui vous convient mieux, n’acceptez pas qu’on vous ramène perpétuellement dans un passé où vous n’avez pas ce pouvoir d’agir.
La meilleure chose à faire vis-à-vis de l’autre dans ce genre de situation, c’est de mettre au clair une bonne fois pour toutes les raisons de votre évolution actuelle, de définir votre limite que vous êtes ce que vous avez fait de vous et de votre expérience aujourd’hui, mais que vous ne voulez plus être puni pour ce que vous avez corrigé, puis STOP.
Stop, on ne se répète pas 40 fois.
Stop on ne se décrédibilise pas en disant ça une fois mais en acceptant, finalement que l’autre recommence. On prolonge un discours affirmé en le mettant en action.
Exemple : “On en a déjà parlé, je peux te répéter exactement la même chose si tu ne m’as pas entendu la première fois, mais je ne continuerais pas cette conversation si tu refuses d’entendre ce qui est essentiel pour moi.”, ou encore “Si tu reviens sur ce qu’on a mis au clair la dernière fois comme si je n’avais jamais pris le temps de te partager où j’en suis, malheureusement je raccrocherai. Car il est inutile de continuer à ne pas s’écouter.”
Ce sont ici des exemples forts que vous pouvez bien sûr amoindrir dans un premier temps, mais il vous montre que c’est votre engagement envers vous et ce que vous acceptez ou non qui est à affirmer pour redonner une direction qui vous convient à votre relation à l’autre.
D’un point de vue plus général
Si vous vivez une boucle qui n’avance pas, une relation qui stagne avec des répétitions que vous ne voulez pas voir perdurer, votre rôle est de désamorcer pour ne pas y rester enfermé en l’entretenant malgré vous.
Désamorcer une situation, une répétition, c’est faire différemment.
Une répétition, un schéma, c’est un jeu inconscient où chacun garde le même discours et/ou comportement, ce qui amène à un résultat similaire.
Vous avez en votre pouvoir de mettre cette différence dans votre fonctionnement vis-à-vis de l’autre qui va perturber le schéma et mettre fin à la répétition.
N’oubliez pas qu’une situation qui comprend un autre être humain que vous ne peut bouger que parce que vous-même avez bougé, avez donné un autre mouvement, un autre fonctionnement. On ne fait bouger les choses qu’en bougeant soi-même.
Et également, en élevant l’estime que l’on se porte et ainsi redonner de la légitimité à ce qui est essentielles pour soi, on offre bien plus d’équilibre à nos relations.
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Je vous souhaite une très belle continuation dans cette démarche d’intégration et d’évolution personnelle.
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